Bonsoir,
Tu me trouves peut-être absente en ce moment. Je ne
vais pas bien.
Je n'en dirai pas plus ce soir.
Demain je pars à Paris avec ma fille pour un
concert qui l'enchante et devrait m'enchanter aussi.
Cela ne m'enchante pas.
Mon fils me manque.
Noé m'inquiète. Quand ses parents lui diront-ils la
vérité sur sa naissance ? Et que celui qui l'élève et l'aime depuis ses six mois
n'est pas son père biologique ?
Claire est en dépresseion.
Je ne sais pas comment l'aider, moi qui ne vais pas
bien non plus.
Je pense que tant que mon histoire ne sera pas
sortie de ma bouche,
je ne pourrai plus avancer.
J'ai repris des tas de kilos.
Je me sens vieille et moche.
Je ne fais rien pour que cela change au
contraire.
J'ai l'impression d'être passée de l'autre
côté.
De quoi ?
Je ne sais pas encore.
J'ai peur.
Quelque chose est fini.
Définitivement.
Je te lis.
Tu écris des choses qui me font peur.
Tellement proches de ce que je
ressens.
Marguerite Yourcenar.
Pourquoi ?
Alors que je viens d'en faire une projection (une
interview menée par Bernard Pivot si jeune en 1979, lors d'Apostrophe, que
j'adorais)
et une lecture pour des élèves de 6ème, Comment
Wang-Fô fut sauvé et que nous avons travaillé toute une semaine de la
francophonie autour d'elle et de ses textes et de la Villa Marguerite Yourcenar,
à quelques dizaines de km de chez moi, près du Mont-Noir dans les Flandres,
alors que sa villa est emplie de trois écrivains en résidence qui sont venus à
la Médiathèque vendredi dernier ...
Il y a souvent de troublantes concordances d'esprit
entre toi et moi, ta sensibilité et la mienne.
Je viens, je te lis et troublée, je
repars.
Incapable de te laisser un message et pourtant
totalement en osmose avec ce que tu dis et écris.
Ne m'en veux pas.
Sache que je suis là.
Muette en ce moment.
Mais là.
Et je te souhaite un merveilleux week-end de
Pâques.
Je viens de regarder Habemus Papam.
J'ai ri et j'ai eu beaucoup
d'émotions.
Un pape tellement humain, ça fait peur
aussi.
Comme nous.
Au secours !
;-)
Joli film de Nanni Moretti
Tu l'as vu ?
J'espère que tu seras entourée de tes enfants et
petis-enfants.
Attention au chocolat !
Je t'embrasse fort.
Excuse-moi de te déranger ainsi, mais je voulais
que tu saches
que je pensais fort à toi et que j'avais besoin de
t'écrire ce soir,
Nathalie
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